Secteur justice
Guerre ouverte entre Djogbénou et Adjaka
Le secteur judiciaire est paralysé depuis ce mardi
suite à un mouvement de grève de soixante-douze heures déclenchée par l’Union
nationale des magistrats du Bénin (Unamab). Loin d’apaiser les grévistes, les
propos du garde des sceaux, ministre de la justice sur une chaîne de radio ce
mercredi a enflammé la situation.
C’est du tac au tac désormais dans le monde judiciaire.
Après la réaction du ministre de la justice, garde des sceaux sur Frisson radio
ce matin du mercredi, le président de l’Union nationale des magistrats du Bénin
n’a pas attendu pour répliquer, marquant ainsi l’avocat, le professeur agrégé
de droit privé à la culotte. Cet échange de propos par canaux différents entre
le ministre Joseph Djogbenou et le magistrat Michel Adjaka fait suite au
mouvement de grève de soixante-douze heures déclenché par l’Unamab. Pour rappel les magistrats exigent
le payement des tickets-valeur retiré par la Sonacop, les
arriérés échus de janvier à septembre
2016, la budgétisation de la dotation pour le compte de l’année 2017, le dégel
et le paiement des fonds du greffe, le paiement des ristournes pour le compte
de 2014-2016 et 2004-2011. Au cours de son intervention sur Frisson radio, le
ministre de la justice a estimé que toutes ces revendications contenues dans la
motion de l’Unamab sont désormais sans objet. Cette réaction a suscité la
réplique du président de cette institution syndicale Michel Adjaka pour qui le
temps est précieux en matière de lutte et de défense des intérêts des
travailleurs. Le ton est ferme, la détermination sans faille en cas de non satisfaction
des préoccupations. Si pour le ministre, les magistrats doivent avoir du
souvenir et voient ce qu’ils ont obtenu
du régime Talon, le magistrat ne se retrouve pas dans les propos de Me
Djogbénou. En réaction, il souligne :
« Depuis sept mois, le salaire du magistrat Adjaka n'a pas augmenté d'un kopeck. Il importe toutefois de préciser que, pour faciliter le fonctionnement des cours d'appel, le gouvernement a pris des mesures financières incitatives en faveur du personnel desdites cours, dont naturellement les magistrats. Et ces magistrats des cours d'appel font environ le quart de l'effectif total de la magistrature. Pas de confusion donc. L'Unamab est en lutte pour la préservation d'un droit acquis menacé et non pour la conquête d'un nouvel avantage.
Lorsque dans un Etat de droit, les droits acquis de ceux qui sont chargés de dire le droit sont menacés, il est illusoire d'espérer le respect des droits élémentaires des autres citoyens sans défense. La défense du ministre expose malheureusement le gouvernement.
Elle a le mérite de réveiller les autres travailleurs contre le gouvernement et la faiblesse et le risque de livrer les magistrats à la vindicte populaire.
Aucune revendication n'est encore sans objet. Je reconnais certes que des efforts ont été faits pour satisfaire les points de revendication, mais, il reste à les achever par le paiement et la budgétisation de la dotation en cause. La guerre est ouverte entre les deux personnalités, l’un membre du gouvernement, l’autre défenseur des intérêts d’un corps professionnel, les magistrats.
« Depuis sept mois, le salaire du magistrat Adjaka n'a pas augmenté d'un kopeck. Il importe toutefois de préciser que, pour faciliter le fonctionnement des cours d'appel, le gouvernement a pris des mesures financières incitatives en faveur du personnel desdites cours, dont naturellement les magistrats. Et ces magistrats des cours d'appel font environ le quart de l'effectif total de la magistrature. Pas de confusion donc. L'Unamab est en lutte pour la préservation d'un droit acquis menacé et non pour la conquête d'un nouvel avantage.
Lorsque dans un Etat de droit, les droits acquis de ceux qui sont chargés de dire le droit sont menacés, il est illusoire d'espérer le respect des droits élémentaires des autres citoyens sans défense. La défense du ministre expose malheureusement le gouvernement.
Elle a le mérite de réveiller les autres travailleurs contre le gouvernement et la faiblesse et le risque de livrer les magistrats à la vindicte populaire.
Aucune revendication n'est encore sans objet. Je reconnais certes que des efforts ont été faits pour satisfaire les points de revendication, mais, il reste à les achever par le paiement et la budgétisation de la dotation en cause. La guerre est ouverte entre les deux personnalités, l’un membre du gouvernement, l’autre défenseur des intérêts d’un corps professionnel, les magistrats.
Paru dans l'informateur du jeudi 24 novembre 2016
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