jeudi 24 novembre 2016

Bénin: La grève menace la Rupture

Gouvernance à l’ère de la rupture
La saison des grèves au Bénin
Le Bénin prend de nouvel envol avec une série de grèves dans l’administration publique. Depuis quelques semaines, le principe est érigé en règle au nom de la défense des intérêts matériels des travailleurs.

Pendant ce temps, les bénéficiaires des services de l’administration souffrent le martyr. Après le secteur de la santé avec la grève de soixante-douze heures sans service minimum, le secteur de la justice entre dans la danse. Attelons-nous d’abord au premier secteur, celui de la santé pour tirer les conséquences d’une manifestation généralisée dans tout le Bénin. En effet, la grève déclenchée par l’intersyndicale des ressources humaines en santé complique l’existence aux patients des centres de santé. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, la situation parait insupportable. Le désert de personnel soignant en rajoute aux peines des usagers des formations sanitaires. Les revendications des travailleurs de ce secteur, malgré le durcissement du ton, n’a pas reçu l’assentiment du gouvernement. Selon les expressions du coordonnateur de l’Irhs, Adolphe Houssou, plusieurs revendications non satisfaites sous-tendent cette grève. La situation a perduré depuis le régime défunt et concerne en effet la signature des arrêtés d’éligibilité des agents omis dans le processus de reversement en agents contractuels de l’Etat, l’uniformisation du corps des infirmiers au Bénin, le paiement des rappels de la prime spécifique du second semestre de l’année, la correction des disparités catégorielles des paramédicaux agents permanent de l’Etat et la modification des textes en vue de l’organisation des agents contractuels de l’Etat et la modification des textes en vue de l’organisation des concours professionnels pour les Ace. Le remboursement par le gouvernement des défalcations opérées sur les salaires des travailleurs du Centre national hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga (Cnhu-Hkm) pour fait de grève, le paiement de la totalité des primes spécifiques aux agents et la représentation de l’Irhs au sein la commission technique chargée  des réformes dans le secteur. La non satisfaction et la lenteur des négociations avec ce corps a été une menace à la santé des populations des régions de l’intérieur du Bénin. Il faut dire que les centres de santé publics n’attirent plus les citoyens qui choisissent, malgré leur revenu insignifiant, se rendre dans les formations sanitaires privées. Pour raison de grève, l’enthousiasme, l’entrain et le dévouement au travail n’est plus la règle chez le personnel de la santé.
Le second secteur, celui de la justice retient plus l’attention dans cette guéguerre. Il faut signaler que les revendications des agents portées à la connaissance du ministre de la justice, garde des sceaux concerne les droits acquis : le payement des tickets-valeur, les arriérés échus de janvier  à septembre 2016, la budgétisation de la dotation pour le compte de l’année 2017, le dégel et le paiement des fonds du greffe, le paiement des ristournes pour le compte de 2014-2016 et 2004-2011. 
Depuis le mardi 22 novembre, les magistrats ont cessé le travail et rendent le gouvernement responsable des déconvenues qui découleraient de leur grève. Intéressons-nous à la grève des enseignants de la maternelle. Le chapelet de revendications a replongé ce secteur dans la grève pendant trois jours. La grève, elle plane à nouveau comme une épée de Damoclès sur le ministère de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage. Pour cause, le licenciement d’environ mille agents contractuels d’Etat. Au cours d’un sit-in ce lundi, les agents, réunis au sein du syndicat national des travailleurs du développement rural (Synatrader) ont annoncé les mouvements de grève d’ici une semaine si leurs préoccupations n’étaient pas prises en compte. L’administration béninoise tient bon la rampe et vacille au gré de manque d’argent pour son fonctionnement et les difficultés de financement d’activités embrouillent les agents des différents ministères. La mise en exécution du budget général de l’Etat exercice 2017 peut tirer les commis de l’administration de l’affaire, pour plus de performance. « Le miracle n’est pas impossible », pour reprendre les propos du président de la République.
Alexis METON, publié dans L'INFORMATEUR du jeudi 24 novembre 2016


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