Gouvernance à l’ère de la rupture
La saison des grèves au Bénin
Le Bénin prend de nouvel envol avec une série de
grèves dans l’administration publique. Depuis quelques semaines, le principe
est érigé en règle au nom de la défense des intérêts matériels des
travailleurs.
Pendant ce temps, les bénéficiaires des services de
l’administration souffrent le martyr. Après le secteur de la santé avec la
grève de soixante-douze heures sans service minimum, le secteur de la justice
entre dans la danse. Attelons-nous d’abord au premier secteur, celui de la
santé pour tirer les conséquences d’une manifestation généralisée dans tout le
Bénin. En effet, la grève déclenchée par l’intersyndicale des ressources
humaines en santé complique l’existence aux patients des centres de santé. Du
Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, la situation parait insupportable. Le désert
de personnel soignant en rajoute aux peines des usagers des formations
sanitaires. Les revendications des travailleurs de ce secteur, malgré le
durcissement du ton, n’a pas reçu l’assentiment du gouvernement. Selon les
expressions du coordonnateur de l’Irhs, Adolphe Houssou, plusieurs
revendications non satisfaites sous-tendent cette grève. La situation a perduré
depuis le régime défunt et concerne en effet la
signature des arrêtés d’éligibilité des agents omis dans le processus de
reversement en agents contractuels de l’Etat, l’uniformisation du corps des
infirmiers au Bénin, le paiement des rappels de la prime spécifique du second
semestre de l’année, la correction des disparités catégorielles des
paramédicaux agents permanent de l’Etat et la modification des textes en vue de
l’organisation des agents contractuels de l’Etat et la modification des textes
en vue de l’organisation des concours professionnels pour les Ace. Le remboursement par le gouvernement des
défalcations opérées sur les salaires des travailleurs du Centre national
hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga (Cnhu-Hkm) pour fait
de grève, le paiement de
la totalité des primes spécifiques aux agents et la représentation de l’Irhs au sein la commission technique chargée
des réformes dans le secteur. La non satisfaction
et la lenteur des négociations avec ce corps a été une menace à la santé des
populations des régions de l’intérieur du Bénin. Il faut dire que les centres
de santé publics n’attirent plus les citoyens qui choisissent, malgré leur
revenu insignifiant, se rendre dans les formations sanitaires privées. Pour
raison de grève, l’enthousiasme, l’entrain et le dévouement au travail n’est
plus la règle chez le personnel de la santé.
Le second secteur, celui de la justice
retient plus l’attention dans cette guéguerre. Il faut signaler que les
revendications des agents portées à la connaissance du ministre de la justice,
garde des sceaux concerne les droits acquis : le payement des
tickets-valeur, les arriérés échus de janvier à septembre 2016, la budgétisation de la
dotation pour le compte de l’année 2017, le dégel et le paiement des fonds du
greffe, le paiement des ristournes pour le compte de 2014-2016 et 2004-2011.
Depuis
le mardi 22 novembre, les magistrats ont cessé le travail et rendent le
gouvernement responsable des déconvenues qui découleraient de leur grève. Intéressons-nous
à la grève des enseignants de la maternelle. Le chapelet de revendications a
replongé ce secteur dans la grève pendant trois jours. La grève, elle plane à
nouveau comme une épée de Damoclès sur le ministère de l’agriculture, de la
pêche et de l’élevage. Pour cause, le licenciement d’environ mille agents
contractuels d’Etat. Au cours d’un sit-in ce lundi, les agents, réunis au sein
du syndicat national des travailleurs du développement rural (Synatrader) ont
annoncé les mouvements de grève d’ici une semaine si leurs préoccupations
n’étaient pas prises en compte. L’administration béninoise tient bon la rampe
et vacille au gré de manque d’argent pour son fonctionnement et les difficultés
de financement d’activités embrouillent les agents des différents ministères.
La mise en exécution du budget général de l’Etat exercice 2017 peut tirer les
commis de l’administration de l’affaire, pour plus de performance. « Le
miracle n’est pas impossible », pour reprendre les propos du président de
la République.
Alexis METON, publié dans L'INFORMATEUR du jeudi 24 novembre 2016
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