Déguerpissement annoncé
des espaces publics
Des femmes bientôt privées d’activités
Des femmes bientôt privées d’activités
Les occupants des espaces
publics s'apprêtent à céder. Dans la douleur peut être.
Les dispositions sont prises depuis quelques jours pour que les occupants cèdent sans préjudice des espaces publics.
Les dispositions sont prises depuis quelques jours pour que les occupants cèdent sans préjudice des espaces publics.
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| Sit-in des Femmes dénonçant les meures du gouvernement |
L'application de la décision du gouvernement ne souffre d'aucune insuffisance. Le grand ménage dans la ville de Cotonou et autre s’annonce sous une forte disposition militaire. A Cotonou, les affiches publicitaires annoncent le dernier délai pour céder les espaces publics. Probablement le
Un tour dans la ville de
Cotonou renseigne, à cet effet, sur l'ambition du ministre du cadre de vie et
du développement durable José Tonato, pour qui plus rien ne doit figurer sur
les espaces publics à partir du 31 décembre 2016.
L’amalgame
Dans cet élan de
déguerpissement, les autorités sèment la confusion dans les esprits. Un
amalgame total de la part des gouvernants qui ne reconnaissent plus le droit des
propriétaires sur une portion de deux mètres devant les maisons qu’ils peuvent
exploiter à toute fins utiles. Cette pratique qui date de longtemps est remise
en cause par le gouvernement qui entend plier les occupants des espaces publics
artificiels et naturels. Avec cette ambition de donner à la ville tout son
attribut, sous le prétexte d’un plan de modernisation, un plan qui d’ailleurs n’existe
pas encore, les populations peuvent dégager
les abords des trottoirs aux mépris de leurs activités économiques. L'actuel
préfet du Littoral, Modeste Toboula soutient fortement l’initiative et se plie
en quatre pour faire exécuter la décision du gouvernement. « Les Cotonois
sont habitués à un désordre total », remarque Modeste Toboula répondant
ainsi à ceux qui estiment qu’il fait un rétropédalage dans ses décisions. Plus d’opportunité d’activités économiques
dans la capitale économique du Bénin ? En attendant que le ministre du
cadre de vie se prononce pour expliquer le bien-fondé d’une mesure qui pénalise
les citoyens, il est évident que les conséquences du déguerpissement seront
très fâcheuses.
Frustration dans la
grande masse
L’étape de
sensibilisation n’a fait que surprendre les citoyens, ceux visés par le
déguerpissement. Il faut remarquer la grande frustration dans le rang des
femmes et des hommes qui ont leurs boutiques, leurs entreprises, leur lieux
d’activité aux abords des voies. Selon les expressions d’un propriétaire de
maison qui a reçu l’équipe de sensibilisation au quartier Houéyiho, à quelques
encablures de l’échangeur, « la désolation est quand vous occupez les deux
mètres devant votre maison et qu’on vienne maintenant vous contraindre de
dégager ». Les plus touchés en effet, ce sont les vendeuses et autres
propriétaires de boutiques qui subitement doivent abandonner leurs activités
génératrices de revenu au nom des mesures d’assainissement de la ville. L’idée
en elle-même n’est pas mauvaise. Elle ne sera pas mauvaise si elle épargne des
frustrations éventuelles. Imaginez les menaces aux activités génératrices de revenu par ces temps de
morosité économique. Les citoyens, incapables de prendre les trois repas
journaliers s’en remettent à la providence en désespoir de cause. Face une
telle situation, décider de dégager les femmes et les hommes de leurs lieux
d’activité « en rajoute aux peines des citoyens », prévient un
conseiller local de Cotonou qui requiert l’anonymat. Il a espoir par ailleurs
que le chef de l’Etat fera entendre raison pour revoir les choses dans ce sens.
Car, « un pouvoir dont la décision menace la paix, la quiétude et tend à
priver des citoyens d’activité est voué à l’échec », a-t-il souligné, très
remonté. En attendant d’évaluer les statistiques des personnes à priver
d’activités, il est opportun que des situations atténuantes soient trouvées aux
prochaines victimes de cette mesure.
Trop de fantaisie
Les agents marqueurs
font preuve de fantaisie sur le terrain. Le préfet Modeste Toboula aussi a fait
la remarque et promet aller pour constater et apprécier le travail de marquage
des espaces publics. C’est donc la
preuve que les populations sont sacrifiées avec cette mesure qui ne favorise
visiblement pas le développement d’activité économique. Elles le seront
davantage si les autorités ne parcourent pas ces lieux marqués pour rassurer
des mesures. Sur leur passage, en
complicité avec les agents de sécurité, ils passent la peinture sans la moindre
attention. Le travail des agents marqueurs n’est fondé sur aucune étude
préalable, mais ils foncent avec beaucoup de fantaisie.

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