Déguerpissement annoncé
des espaces publics
Des femmes bientôt privées d’activités économiques
Des femmes bientôt privées d’activités économiques
Les occupants des espaces
publics s'apprêtent à céder. Dans la douleur peut être. Les dispositions sont
prises depuis quelques jours pour que les occupants cèdent sans préjudice des
espaces publics.
L'application de la décision du gouvernement ne souffre d'aucune insuffisance.
Le grand ménage dans la ville de Cotonou et autre s’annonce sous une forte
disposition militaire. A Cotonou, les affiches publicitaires annoncent le
dernier délai pour céder les espaces publics. Probablement le 31 décembre 2016 ,
la ville sera libre, propre et les usagers ne se confronteront plus aux
éventuels obstacles sur leur passage. C’est la volonté du gouvernement à
travers son ministère en charge du cadre de vie et du développement dur
able. La
mesure du ministère du care de vie et du développement durable ne vise pas que
les occupants des terre-pleins centraux transformés en parc de vente de
véhicules. Les abords des rues de Cotonou et des villes du Bénin notamment sont
concernés. Pour la phase de déguerpissement qui s’annonce pour la fin du mois
de décembre, soit en pleine fin d’année, où les activités économiques
s’intensifient, une équipe sillonne
chaque arrondissement en compagnie des forces de sécurité bien armées. Les lieux
visés sont marqués d’une croix rouge, qui signifie à casser et d’une croix
bleue qui demande par ailleurs de dégager ce qui figure sur l’espace.
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| les femmes des marchés du Bénin |
Un tour dans la ville de
Cotonou renseigne, à cet effet, sur l'ambition du ministre du cadre de vie et
du développement durable José Tonato, pour qui plus rien ne doit figurer sur
les espaces publics à partir du 31 décembre 2016.
L’amalgame
Dans cet élan de
déguerpissement, les autorités sèment la confusion dans les esprits. Un
amalgame total de la part des gouvernants qui ne reconnaissent plus le droit
des propriétaires sur une portion de deux mètres devant les maisons qu’ils
peuvent exploiter à toute fins utiles. Cette pratique qui date de longtemps est
remise en cause par le gouvernement qui entend plier les occupants des espaces
publics artificiels et naturels. Avec cette ambition de donner à la ville tout
son attribut, sous le prétexte d’un plan de modernisation, un plan qui
d’ailleurs n’existe pas encore, les populations peuvent dégager les abords des trottoirs aux mépris
de leurs activités économiques. L'actuel préfet du Littoral, Modeste Toboula
soutient fortement l’initiative et se plie en quatre pour faire
exécuter la décision du gouvernement. « Les Cotonois sont habitués à
un désordre total », remarque Modeste Toboula répondant ainsi à ceux qui
estiment qu’il fait un rétropédalage dans ses décisions. Plus d’opportunité d’activités économiques
dans la capitale économique du Bénin ? En attendant que le ministre du
cadre de vie se prononce pour expliquer le bien-fondé d’une mesure qui pénalise
les citoyens, il est évident que les conséquences du déguerpissement seront
très fâcheuses.
Frustration dans la
grande masse
L’étape de
sensibilisation n’a fait que surprendre les citoyens, ceux visés par le
déguerpissement. Il faut remarquer la grande frustration dans le rang des
femmes et des hommes qui ont leurs boutiques, leurs entreprises, leur lieux
d’activité aux abords des voies. Selon les expressions d’un propriétaire de
maison qui a reçu l’équipe de sensibilisation au quartier Houéyiho, à quelques
encablures de l’échangeur, « la désolation est quand vous occupez les deux
mètres devant votre maison et qu’on vienne maintenant vous contraindre de
dégager ». Les plus touchés en effet, ce sont les vendeuses et autres
propriétaires de boutiques qui subitement doivent abandonner leurs activités
génératrices de revenu au nom des mesures d’assainissement de la ville. L’idée
en elle-même n’est pas mauvaise. Elle ne sera pas mauvaise si elle épargne des
frustrations éventuelles. Imaginez les menaces aux activités génératrices de revenu par ces temps de
morosité économique. Les citoyens, incapables de prendre les trois repas
journaliers s’en remettent à la providence en désespoir de cause. Face une
telle situation, décider de dégager les femmes et les hommes de leurs lieux
d’activité « en rajoute aux peines des citoyens », prévient un
conseiller local de Cotonou qui requiert l’anonymat. Il a espoir par ailleurs
que le chef de l’Etat fera entendre raison pour revoir les choses dans ce sens.
Car, « un pouvoir dont la décision menace la paix, la quiétude et tend à
priver des citoyens d’activité est voué à l’échec », a-t-il souligné, très
remonté. En attendant d’évaluer les statistiques des personnes à priver
d’activités, il est opportun que des situations atténuantes soient trouvées aux
prochaines victimes de cette mesure.

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