Nomination sous la rupture
Les syndicalistes, les plus privilégiés
Les syndicalistes, les plus attitrés qui se sont
affichés sous le règne du président Boni Yayi sont de plus en plus privilégiés
lors des nominations sous la rupture. Sans risque de se tromper, on peut dire
que le président Patrice Talon a fait l’option de recaser les activistes
bouillants de la société civile.
Les plus privilégiés dans les nominations sont les
syndicalistes. Après cent jours de gestion du pouvoir, ils battent le record
jamais battu sous le régime Boni Yayi. Les syndicalistes comptent dans leur
rang désormais, trois des leurs promus à des postes de responsabilité en
l’espace de cent jours. Puisque l’actualité ces derniers temps est focalisée
sur les cents jours du président Patrice Talon, osons le dire, il a réussi
entre autres actions à recaser les syndicalistes bon teint qui animaient il y a
quelques mois, la vie sociale. De Aubin Adoukonou à Jacques Ayadji en passant
par Modeste Toboula, les syndicalistes déjà promus par le gouvernement de la
rupture sont à de grand postes de responsabilité. Le premier est le directeur
du Centre national de sécurité routière. Le deuxième est nouvellement nommé
Directeur général des travaux publics. Le troisième occupe depuis quelques
jours, le poste du préfet du département de l’Atlantique. Il ne fallait pas
plus pour dire, sans risque de se tromper, que le gouvernement de Patrice Talon
entend faire de son mieux pour que les hommes et femmes qui ‘’perturbent’’ ou
donnent de l’insomnie aux gouvernants soient impliqués dans la gestion de la
chose publique. Chacun joue depuis lors sa partition pour accompagner le
pouvoir Talon. A ce titre, les actions du nouveau préfet du littoral restent
encore dans les mémoires. Interdiction de circuler dans les marchés de Dantokpa,
Missèbo, Mawulé à moto. Déguerpissement des occupants des places publics, des
trottoirs et des terre-pleins centraux… Autant d’actes à l’actif du préfet
Modeste Toboula. Même si les populations s’opposent en décriant la méthode du
préfet, rien ne l’empêche de foncer prétextant de l’assainissement de la ville
de vitrine du Bénin. Il aura réussi à imprimer dans l’espace de deux semaines
environ, sa vision quant à l’assainissement de la ville de Cotonou. Modeste
Toboula s’affiche de plus en plus sur la scène nationale avec des injonctions
aux populations qui doivent se plier aux ordres, pour éviter les ennuis. Il est
rassuré que les agissements des uns et des autres ne peuvent en aucun cas
l’intimider.
Que cache le
recasement des syndicalistes ?
La grande question qui hante l’esprit des béninois
avertis de la chose politique porte sur les raisons de la promotion dans le
rang des syndicalistes. Pour des activistes politiques, la promotion des
syndicalistes, loin d’être un remerciement pour le grand rôle joué lors de la
présidentielle, vise à avoir la main mise sur ces derniers. Une promotion par
ordre croissant pour aboutir aux imperturbables connus pour leur prise de
position au nom des intérêts des travailleurs qu’ils défendent auprès du
gouvernement. Pascal Todjinou, Paul Issè Iko, Dieudonné Lokossou, Laurent
Métognon, Noël Chadaré… doivent espérer dans les jours à venir leur promotion.
C’est aussi cela la rupture.
Article de Alexis METON, paru dans L'INFORMATEUR du mercredi 27 juillet 2016
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