mardi 24 mai 2016

Bénin: Prolifération des faux médicaments

Prolifération des faux médicaments
L’urgence de l’accès des populations aux médicaments essentiels s’impose

Le débat sur la prolifération des faux médicaments s’amplifie chaque jour et retient l’attention des béninois. Face à l’ampleur de cette situation dont le contrôle échappe aux autorités en charge du secteur de la pharmacie, il importe que les populations aient l’accès aux médicaments essentiels. Car l'usage des faux médicaments est un danger pour la santé.


Alassane SEIDOU, ministre de la santé
Le Bénin est à l’épreuve des faux médicaments et le débat s’amplifie sous le regard impuissant des autorités. Les questions des faux médicaments, d’après les expressions de dame Moutiatou Abebi Toukourou Tidjani, membre influent de l’ordre national des pharmaciens du Bénin, relève de la compétence des autorités en charge de la santé, notamment la Direction de la pharmacie, du médicament et des explorations diagnostiques (Dpmed). Mais de mémoire, les actions de cette direction sous la tutelle du ministère de la santé n’ont pas encore un effet significatif, du moins les résultats escomptés. Et chaque jour, les peines, les plaintes des membres de l’ordre des pharmaciens du Bénin se font de plus en plus entendre. Il faut rappeler que dans une interview accordée au journal Tribune santé en date du mardi 17 mai, la présidente de l’Ordre national des pharmaciens du Bénin, madame Moutiatou Abebi Toukourou Tidjani incrimine le ministère de la santé à travers sa direction en charge des pharmacies, dirigée par le professeur Frédéric Loko. Il est question pour la responsable de l’ordre national des pharmaciens du Bénin de mener une lutte acharnée contre la prolifération des faux médicaments et favoriser l’accès des populations aux médicaments essentiels à moindre coût. De même, dans ses propos, elle a laissé entendre que les faux médicaments circulent dans les pharmacies avec certaine complicité des promoteurs des officines pharmaceutiques. La question se pose alors de savoir à qui incombe la responsabilité de mettre fin à ces dérapages. C’est connu de tous les citoyens que l’usage des faux médicaments devient un poison pour la santé des populations. Alors, de la Direction des pharmacies à l’ordre national des pharmaciens du Bénin, il est primordial de mettre fin à la saignée. Car au-delà des intérêts, ils sont appelés à préserver la santé des populations.  
Le Bénin peut-il gagner le combat contre les faux médicaments ?
Le combat contre les faux médicaments n’est pas gagné d’avance. Il se peut que par des mécanismes, le Bénin réussit à limiter l’importation des faux médicaments. Mener ce combat est assimilable à la guerre contre l’essence frelatée et il ne sera pas facile, vu le nombre d’acteurs qui s’emploient à ce commerce ‘’illicite’’. Ce qui est certain, peu à peu et avec beaucoup d’efficacité, les médicaments prohibés peuvent disparaitre des étalages. La limite des actions ne date pas d’aujourd’hui. Le lundi 12 Octobre 2009, le président Jacques Chirac avec les membres du comité d’honneur de la mobilisation internationale contre les faux médicaments a lancé un cri, depuis lors reconnu comme l’appel de Cotonou. Il était question pour les Médecins, pharmaciens, industriels, juristes, fonctionnaires de l’Etat, citoyens, de s’engager à combattre l’économie criminelle des faux médicaments. Car, la Fondation Chirac fait de l’accès aux médicaments de qualité l’un de ses objectifs prioritaires. L’économie criminelle des faux médicaments me révolte, avait dit Jacques Chirac dans son discours. « Parce qu’elle s’attaque aux pays les plus pauvres, et, en leur sein, à des familles sans protection sociale et sans moyens. Parce qu’elle concerne les médicaments les plus indispensables à la santé individuelle et collective : ceux qui soignent le paludisme, la tuberculose, le SIDA. Parce qu’elle s’insinue partout, sur les marchés des rues, comme sur Internet, et qu’elle grossit au point que ses revenus dépassent ceux du trafic de la drogue. Parce que les faux médicaments ne se contentent pas de tromper l’espérance des patients et qu’ils sont souvent des poisons qui tuent ou handicapent », martèle-t-il avant d’ironiser : « Qu’on ne me dise pas qu’il ne s’agit pas d’un crime ». La mafia autour de ce commerce fera plomber à coup sûr toute action.
L’appel du ministre Alassane Séidou à l’accès des médicaments essentiels

« L’accès aux médicaments est un défi planétaire et il est crucial que la source d’approvisionnement en médicaments essentiels pour nos populations soit dans une dynamique innovante et performante », a suggéré le ministre de la santé, Dr Alassane Séidou dans son intervention le 20 mai, lors de la première session du comité de concertation de la Centrale d’achat des médicaments essentiels (Came). Il faut souhaiter que les médicaments essentiels soient à la bourse de toute la population.   
Alexis METON

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