Prolifération des faux médicaments
L’urgence de l’accès des populations aux médicaments
essentiels s’impose
Le débat sur la prolifération des faux médicaments s’amplifie
chaque jour et retient l’attention des béninois. Face à l’ampleur de cette
situation dont le contrôle échappe aux autorités en charge du secteur de la
pharmacie, il importe que les populations aient l’accès aux
médicaments essentiels. Car l'usage des faux médicaments est un danger pour la santé.
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| Alassane SEIDOU, ministre de la santé |
Le Bénin est à l’épreuve des faux médicaments et le débat s’amplifie
sous le regard impuissant des autorités. Les questions des faux médicaments, d’après
les expressions de dame Moutiatou Abebi Toukourou Tidjani, membre influent de l’ordre
national des pharmaciens du Bénin, relève de la compétence des autorités en
charge de la santé, notamment la Direction de la pharmacie, du médicament et
des explorations diagnostiques (Dpmed). Mais de mémoire, les actions de cette
direction sous la tutelle du ministère de la santé n’ont pas encore un effet
significatif, du moins les résultats escomptés. Et chaque jour, les peines, les
plaintes des membres de l’ordre des pharmaciens du Bénin se font de plus en
plus entendre. Il faut rappeler que dans une interview accordée au journal
Tribune santé en date du mardi 17 mai, la présidente de l’Ordre national des
pharmaciens du Bénin, madame Moutiatou Abebi Toukourou Tidjani incrimine le
ministère de la santé à travers sa direction en charge des pharmacies, dirigée
par le professeur Frédéric Loko. Il est question pour la responsable de l’ordre
national des pharmaciens du Bénin de mener une lutte acharnée contre la
prolifération des faux médicaments et favoriser l’accès des populations aux
médicaments essentiels à moindre coût. De même, dans ses propos, elle a laissé
entendre que les faux médicaments circulent dans les pharmacies avec certaine
complicité des promoteurs des officines pharmaceutiques. La question se pose
alors de savoir à qui incombe la responsabilité de mettre fin à ces dérapages.
C’est connu de tous les citoyens que l’usage des faux médicaments devient un
poison pour la santé des populations. Alors, de la Direction des pharmacies à l’ordre
national des pharmaciens du Bénin, il est primordial de mettre fin à la saignée.
Car au-delà des intérêts, ils sont appelés à préserver la santé des populations.
Le Bénin peut-il
gagner le combat contre les faux médicaments ?
Le combat contre les faux médicaments n’est pas gagné d’avance.
Il se peut que par des mécanismes, le Bénin réussit à limiter l’importation des
faux médicaments. Mener ce combat est assimilable à la guerre contre l’essence
frelatée et il ne sera pas facile, vu le nombre d’acteurs qui s’emploient à ce
commerce ‘’illicite’’. Ce qui est certain, peu à peu et avec beaucoup d’efficacité,
les médicaments prohibés peuvent disparaitre des étalages. La limite des
actions ne date pas d’aujourd’hui. Le lundi 12 Octobre 2009, le président
Jacques Chirac avec les membres du comité d’honneur de la mobilisation
internationale contre les faux médicaments a lancé un cri, depuis lors reconnu
comme l’appel de Cotonou. Il était question pour les Médecins,
pharmaciens, industriels, juristes, fonctionnaires de l’Etat, citoyens, de s’engager
à combattre l’économie criminelle des faux médicaments. Car, la Fondation Chirac
fait de l’accès aux médicaments de qualité l’un de ses objectifs prioritaires. L’économie criminelle des faux
médicaments me révolte, avait dit Jacques Chirac dans son discours. « Parce
qu’elle s’attaque aux pays les plus pauvres, et, en leur sein, à des familles
sans protection sociale et sans moyens. Parce qu’elle concerne les médicaments
les plus indispensables à la santé individuelle et collective : ceux qui
soignent le paludisme, la tuberculose, le SIDA. Parce qu’elle s’insinue
partout, sur les marchés des rues, comme sur Internet, et qu’elle grossit au
point que ses revenus dépassent ceux du trafic de la drogue. Parce que les faux
médicaments ne se contentent pas de tromper l’espérance des patients et qu’ils
sont souvent des poisons qui tuent ou handicapent », martèle-t-il avant d’ironiser :
« Qu’on ne me dise pas qu’il ne s’agit pas d’un crime ». La mafia autour de ce commerce fera plomber à coup sûr toute action.
L’appel
du ministre Alassane Séidou à l’accès des médicaments essentiels
« L’accès aux médicaments est un défi
planétaire et il est crucial que la source d’approvisionnement en médicaments
essentiels pour nos populations soit dans une dynamique innovante et
performante », a suggéré le ministre de la santé, Dr Alassane Séidou dans
son intervention le 20 mai, lors de la première session du comité de
concertation de la Centrale d’achat des médicaments essentiels (Came). Il faut
souhaiter que les médicaments essentiels soient à la bourse de toute la
population.
Alexis METON

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