dimanche 4 mai 2025

Aires de pâturage: Deux cents hectares d’espace à restaurer pour faciliter la transhumance

Les difficultés de transhumance qui opposent souvent éleveurs et agriculteurs seront d’un lointain souvenir. Dans la commune de Kouandé, la création des aires de pâturage mobilise différents acteurs, pour environ deux cents hectares de restauration de paysage forestier, facilitant un couloir de passage pour le bétail.

La création des aires de pâturage devient une réalité dans les arrondissements de Birni et Oroukayo à Kouandé. Un aménagement de plusieurs hectares est en cours pour faciliter la transhumance. Cette création d’aires de pâturage mobilise différents acteurs et participe à la restauration du paysage forestier dégradé du fait des activités humaines. Un total de deux cents hectares d’aires de pâturage à réhabiliter à Kouandé avec la participation des élus locaux et des populations riveraines. Cette initiative du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (Bmz) à travers le projet Forests for future (F4F) sera un atout dans la pacification des conflits entre éleveurs et agriculteurs.

Au terme de cet aménagement, le bétail aura accès aux ressources naturelles de l’écosystème sans endommager les champs des agriculteurs, souvent source des affrontements. À Yakabissi, un village de l’arrondissement de Birni, les activités de restauration du paysage dans le cadre de la création des aires de pâturage se poursuivent. Les acteurs expriment leur satisfaction de constater un changement et se projettent pour une exploitation judicieuse. Autrefois, déclare Sabi Orou, éleveur possédant une centaine de bœufs à Makrouwirou, un hameau de Yakabissi, les éleveurs ne trouvent pas d’espace pour paître leurs animaux. Il pose le problème de manque d’espace de pâturage qui entraine souvent les conflits entre éleveurs et agriculteurs dans la plupart des régions de l’Atacora et au-delà.

Un couloir de transhumance en gestation

« Si ce qui est promis est réalisé, il y aura un changement radical dans l’exercice de nos activités. J’ai espoir que les difficultés de pâturage et l’inaccessibilité des ressources en eau pour abreuver les animaux seront un lointain souvenir », déclare Sabi Orou. L’envie de voir aboutir les différentes réalisations dans le cadre de ce projet est manifeste. Dans l’agenda de restauration, il est prévu une variété d’infrastructures. Sur le site, informe l’équipe de supervision, la construction des infrastructures à savoir la réalisation des points d’eau dont trois sont déjà identifiés, la mise en terre des plants et des espèces qui pourront fournir des fourrages utiles pour le bétail participent à l’activité de restauration du paysage forestier de Yakabissi et environs.

Habib Tahouénakou, superviseur de la zone Kouandé mandaté par l’Ong Espace vie et développement (Evd) pour le compte du F4F, explique dans les moindres détails l’architecture du paysage. En ce qui concerne les aires de pâturage, il s’agit comme indicateur d’aménager deux cents hectares, avec huit aires de pâturage à Kpankpankou, Oroukayo, Kpessourou, Nikenin Bansou 1 et 2, Yakabissi, Makrouwirou et Wakoutèbor, informe-t-il. Après l’identification de ces aires de pâturages, l’équipe de l’Ong procède à l’aménagement sylvo agropastorale et au reboisement en enrichissement du site. Il est question, ajoute Habib Tahouénakou, d’introduire des espèces fertilisantes et celles qui pourront produire plus tard des fourrages utiles pour le bétail. Comme espèces introduites au niveau des différentes aires de pâturage, le superviseur cite le Khaya Senegalensis, l’Afzélia africana, le Leucaena leucocephala, le Mucuna comme légumineuse, et le Kajanus Kajan, puis le Panicum maximum pour les gramineux », détaille le superviseur. 

Résilience face aux changements climatiques

L’aire de pâturage de Makrouwirou s’étend sur trente hectares et on y retrouve les différents blocs de vingt-cinq (25) hectares ceinturés avec le Khaya Senegalensis qui a servi à délimiter un couloir de passage pour le bétail afin qu’il s’abreuve en temps réel au niveau des différents points d’eau à finaliser. Des blocs constitués de différentes espèces s’observent avec des plants mis en terre suivant un écartement de vingt (20) mètres entre eux. « Observer un reboisement en enrichissement bien en hauteur sur les blocs où la densité a été énorme. On a fait la mise en défens à ce niveau-là », ajoute Habib T. il rappelle que le site aménagé sera accessible aux éleveurs à partir de 2025 dans l’espoir que les plants mis en terre aient poussé convenablement. Ces espèces de grande valeur nutritive pour les animaux contribuent à la fertilisation du sol, a-t-expliqué. Les éleveurs étant sensibilisés sur les enjeux, ils pourront se servir de cinq hectares d’espace non encore aménagés en attendant de voir les vingt-cinq restaurés fonctionnels d’ici 2025. « L’aménagement sylvo agropastorale est un système résilient face aux changements climatiques. Ce système contribue à la restauration du paysage forestier », a souligné Habib T.

Le but de cette restauration avec ces types d’espèces est la résilience du système face aux changements climatiques et pour atténuer les conflits entre agriculteurs et éleveurs à travers la fourniture de fourrages à long terme. Il vise aussi la fertilité du sol, ce qui explique la mise en place de ces légumineuses de Kajanus Kajan et le Mucuna. La pérennisation des acquis de cette initiative étant une priorité, un comité de gestion est mis en place. Il a aussi pour mission d’assurer la sécurité des aires afin que le bétail ne s’introduise sur les sites pour détruire les plants installés. Le comité se charge d’orienter les troupeaux vers d’autres sites pour l’alimentation. La réussite de cette restauration du paysage forestier passe par l’implication des populations bénéficiaires. Elles ont été sensibilisées sur les activités en place et les avantages du reboisement. Toutes choses qu’apprécie Sabi Farouk, conseiller du délégué de Makrouwirou. Il reconnait l’utilité de la restauration et n’hésitera pas à profiter du point d’eau avec sa communauté, pour faire d’autres activités telles que le maraichage et des activités de transformation.

L’intérêt de ces investissements, détaille l’animatrice Judith Bachabi est de permettre aux éleveurs de ne pas trop s’éloigner en quête de point d’eau pour le bétail pendant la sécheresse. Ils restent désormais dans leur milieu pour paître leurs animaux tout en passant à d’autres activités. Cette expérience d’aire de pâturage en gestation à Kouandé est une solution au conflit tant décrié qui oppose les agriculteurs aux éleveurs. Ces derniers ne manqueront plus de couloir de passage dans leurs activités de pâturage. Il reste qu’à respecter la réglementation en vigueur en matière de transhumance notamment le code pastoral, pour une paix durable dans la communauté.  

Machine agricole: « On est passé de l’agriculture traditionnelle à l’agriculture moderne », selon Mohamed Gbadamassi

 Le Bénin fait l’option de rendre moderne le secteur agricole. Une option qui se traduit depuis lors par la promotion des machines agricoles cédées aux paysans à coût subventionné. Cette vision se traduit aussi par l’équipement et la rénovation des lycées techniques d’une part et d’un vaste projet de construction de nouveaux lycées dont la concrétisation se précise d’autre part. Analysant les atouts de telle politique qui concourt au développement de la mécanisation agricole au Bénin, Mohamed Gbadamassi, enseignant formateur au Lycée technique agricole de Natitingou, spécialiste en Aménagement et équipement rural dit sa satisfaction. Dans cet entretien, il détaille les avantages liés au mécanisme et relève les différents appuis du gouvernement qui facilitent l’émergence du secteur agricole.

Qu'appelle-t-on machinisme agricole ?

Mohamed Gbadamassi : On parle du machinisme lorsqu’on utilise les machines à la place de l’homme. Lors de l’âge de la pierre taillée, c’était les outils rudimentaires et la cueillette que nos parents utilisaient pour réaliser l’agriculture. Mais aux temps modernes, l’agriculture est d’abord passée par l’utilisation des animaux de trait avant de venir maintenant aux machines agricoles. En gros, on parle de machinisme lorsqu’on utilise des machines agricoles pour remplacer les actions de l’homme dans l’agriculture. D’un point de vue technique, la mécanisation agricole fait recours à l’utilisation de plusieurs machines agricoles dont le tracteur agricole, un véhicule automoto à quatre roues, ou à chenille qui est utilisé pour diverses activités champêtres à savoir la traction, le labour …

Actuellement au Bénin, ce sont les lycées agricoles qui sont autorisés à former officiellement pour devenir soit un tractoriste ou un mécanicien agricole. Il y a des centres professionnels privés aussi qui forment. Pour vous spécialiser en machinisme agricole, vous pouvez le faire au niveau secondaire ou au niveau supérieur. À l’intérieur des lycées, il y a une spécialité qu’on appelle Aménagement et équipement rural (Aer) que peut faire toute personne qui envisage de devenir tractoriste ou machiniste agricole. Le cycle est de quatre ans pour le niveau 2 soit deux ans de tronc commun et deux ans de spécialité.

Quels sont les avantages liés à l’utilisation des machines dans l’agriculture ?

-
Les avantages liés à l’utilisation des machines agricoles sont multiples. Aujourd’hui, grâce aux tracteurs et aux différentes machines dans l’agriculture, on augmente nettement le rendement agricole. L’on peut emblaver plusieurs superficies, ce qui n’était pas possible par le passé. Avec les équipements agricoles, il est loisible de faire le nombre d’hectares voulu et de transporter facilement les produits du champ à la maison. Or, les gens n’arrivaient pas à atteindre ce seuil de rendement comme c’est le cas de nos jours. Par le passé, un producteur lambda qui produit le coton prendrait plus d’une semaine pour labourer un hectare, mais aujourd’hui, il peut labourer jusqu’à quatre hectares en un temps record. Cela fait partir des avantages du tracteur de nos jours. L’intérêt pour ces machines agricoles, c’est qu’elles facilitent l’agriculture aux producteurs. On est passé de l’agriculture traditionnelle à l’agriculture moderne.  Et le gouvernement par ses actions accompagne beaucoup le secteur agricole à travers la présence de certaines sociétés comme la Société nationale de la mécanisation agricole (Sonama). Elle est plus proche des paysans et fait la promotion de certains engins agricoles comme les tracteurs pour accompagner les producteurs.

L’apport technologique dans l’agriculture a-t-il un impact ?

L’on peut faire des activités qui n’étaient pas faciles à l’époque plus aisément avec les machines introduites dans l’agriculture. Par exemple, un paysan qui fait des champs les traitait traditionnellement avec des produits phytosanitaires. Mais aujourd’hui, avec les engins agricoles, il suffit de mélanger le produit et d’atteler ça derrière le tracteur et en un temps record, il a déjà traité son champ. L’autre avantage c’est que, l’agriculture auparavant était faite de façon brute ou brutale. Les gens savaient seulement que pour produire, il faut labourer soit avec la houe soit avec la daba. L’utilisation des machines agricoles facilite encore les choses à travers la modernisation du sol. Aujourd’hui nous pouvons faire soit le labour ou le semi-direct. Le strip-till, aussi appelé travail en bandes développé aux États-Unis et en vogue dans les pays francophones est une des techniques qui vise à travailler uniquement sur la future ligne de semis. Autant d’impacts, il suffit d’avoir la technicité et de disposer des moyens nécessaires.

Quel type de machine est-il indiqué ou conseillé aux agriculteurs ?

Les agriculteurs ont le choix entre des tracteurs équipés et adaptés à nos sols et à nos climats. Il y a des tracteurs de marque Mahindra et Case qui sont de différentes puissances. Il y en a de 25, 30, 45, 60 et 90 chevaux qui se vendent à ladite société qui a ses démembrements dans les communes. Mais le choix d’une machine agricole ou d’un tracteur va avec le type de terrain et la superficie que vous disposez en tant que fermier ou agriculteur. Si vous avez une superficie inférieure ou égale à dix hectares, vous ferez mieux de ne pas aller acheter un tracteur de grande puissance. Un tracteur de 20 ou 30 chevaux est adapté pour pouvoir économiser. La puissance va avec l’économie, plus votre tracteur est puissant, plus il vous fait dépenser. Moins votre tracteur est puissant, moins il vous fait dépenser, mais il fait correctement le travail. Par exemple les tracteurs Case de 45 chevaux peuvent labourer jusqu’à quatre hectares par jour. Donc un producteur qui a de 10 à 40 hectares et qui veut labourer son champ, s’il prend dix jours, il a fini de labourer s’il n’y a pas de difficulté majeure et il peut aller faire des prestations pour d’autres personnes pour pouvoir encore gagner de l’argent. Pour celui qui a des tracteurs de 35 chevaux aussi, il peut labourer jusqu’à trois hectares par jour.

Un tracteur c’est aussi des outils à utiliser pour pouvoir labourer. Si on veut faire le labour, il faut des outils ou principalement la charrue dont celle à soc ou à disque. Vu le terrain de l’Atacora beaucoup plus caillouteux, la charrue à disque est plus adaptée. Elle permet de rouler sur les obstacles lors du labour alors que la charrue à soc lors du labour peut se casser lorsqu’elle rencontre des obstacles ou elle tire le conducteur. En dehors des tracteurs, il y a aussi les motoculteurs qui sont utilisés aussi toujours pour la mécanisation de l’agriculture. Elles sont généralement utilisées dans les fermes par ceux qui font le maraîchage ou par des gens qui ont des espaces très limités. Si un fermier dispose de cinq hectares, il peut acheter un motoculteur et essayer de labourer environ 1,5 hectare par jour. On peut l’utiliser non seulement pour le labour, mais aussi pour semer, ou faire le sarclo-buttage ou sarclo-binage. On peut l’utiliser pour transporter. Tout ce que le tracteur fait, le motoculteur peut aussi le faire seulement que la puissance qui est réservée pour le motoculteur n’est pas le même que pour le tracteur. Il est plus puissant que le motoculteur donc la charge du tracteur sera nettement supérieure à celle que peut supporter le motoculteur.

Le gouvernement s’investit-il pour faciliter la mécanisation agricole ?

À travers le Pag, le gouvernement accompagne beaucoup les producteurs aujourd’hui. Si un producteur a un problème, il peut s’adresser aux Agences territoriales de développement agricole (Atda) pour poser sa préoccupation au niveau des démembrements de la Sonama. Grâce à cette politique du gouvernement, le producteur lambda qui a acheté son tracteur, en cas de panne, il n’est plus obligé d’aller jusqu’au sud ou à Parakou avant de trouver de pièce de rechange. Mis à part cela, le gouvernement a subventionné le prix des tracteurs pour faciliter l’accès. Les agroéquipementiers de la société sont à l’écoute des fermiers pour les préoccupations et pour accompagner les agriculteurs. Grâce à cette politique d’accompagnement, les agriculteurs ont augmenté leur production.

Le projet d’équipement et de la modernisation des lycées techniques agricoles, comment l’appréciez-vous ?

Le gouvernement à travers sa politique du Pag évolue dans ses réformes. Nous, en tant qu’acteurs du système de l’enseignement, nous ne pouvons que l’accompagner dans ses réformes. C’est une bonne chose et on aura des lycées thématiques et d’autres lycées vont s’ajouter. Dans cette réforme les lycées techniques ne vont pas disparaître, on va spécialiser les formations. Elles seront thématiques et il y aura d’autres lycées agricoles thématiques qui vont s’ajouter. Nous souhaitons vivement que cela se réalise parce que c’est une bonne politique. Dans un lycée technique agricole par exemple, vous avec comme filière : ‘’Production animale’’, ‘’Production végétale’’, ‘’Pêche’’, ‘’Aménagement et équipement rural’’, ‘’Foresterie’’, ‘’Transformation des nutriments et conservation’’… Cette politique de redynamiser le secteur de l’enseignement secondaire technique va permettre à ce que la formation se rapproche beaucoup plus de la population.

Mohamed GBADAMASSI, enseignant de Lycée agricole

Secteur de santé: La complémentarité entre la médecine traditionnelle et moderne comme atout au traitement des maladies

 La médecine traditionnelle classée dans la catégorie de l’artisanat tend à apporter un coup de main à la médecine moderne. Ses acteurs formulent le vœu d’une complémentarité pour soulager des vies au regard des maladies émergentes dont le traitement fait saigner.


« Aujourd’hui, si la médecine moderne ne tient pas bien la médecine traditionnelle, je pense qu’on ne peut pas lutter contre les petites maladies qui occasionnent des morts. On est appelé à travailler main dans la main pour soulager les populations », affirme Mahafouz Baparapé. Il est tradi-thérapeute, président départemental de l’Union des organisations de santé en médecine traditionnelle, un groupe de chercheurs tradi-thérapeutes du Bénin. Il estime qu’il y a un lien entre la médecine moderne et la médecine traditionnelle. C’est ce qui explique selon lui le fait que les autorités reconnaissent la médecine traditionnelle à travers des autorisations accordées aux acteurs du secteur. Celles-ci s’obtiennent sans difficulté, il suffit de remplir les conditions fixées par la loi.

La médecine traditionnelle, poursuit Mahafouz Baparapé pourrait émerveiller si elle bénéficie encore de plus d’attention. Elle ne surpassera pas la médecine moderne, mais l’aidera à trouver solution aux questions de santé des populations, pense-t-il. Il dispose dans ses rayons divers produits utilisés pour guérir des maladies diagnostiquées par un médecin. « Lorsque l’hôpital ne peut plus traiter, je reçois et je traite à cent pour cent. Je demande une analyse à l’hôpital et c’est suite aux résultats que je traite les cas et j’ai les résultats », confirme-t-il. Mahafouz B. rassure que tout traitement se fait suivant un diagnostic de l’hôpital.

Il témoigne avoir reçu et traité quelqu’un qui souffre de la hernie. A l’hôpital, il est dit qu’il sera opéré, mais après avoir échangé avec le médecin traitant, confie-t-il, une semaine de traitement, le mal est parti. L’intéressé a tout uriné, affirme-t-il. Un autre cas d’hémorroïde sortie du rectum pour quelqu’un dont les parents s’apprêtent à aller à l’hôpital de Tanguiéta pour l’opération. « J’ai demandé à le traiter, puis j’ai retourné cette partie et avec les traitements, c’est terminé. Lui qui n’arrivait pas à bander, tout est rentré dans l’ordre », a témoigné Mahafouz B. Si la finalité c’est de sauver des vies, les tradi-thérapeutes pensent que la médecine à travers la science peut coopérer avec la médecine à travers les plantes.    

Une collaboration à encourager, le Bénin y travaille

« La quête de guérison par les médicaments se fait aussi par les plantes. Il y a des maladies qu’on peine à traiter dans les hôpitaux, mais qu’on pouvait guérir si on avait associé la médecine moderne et la médecine traditionnelle avec une ou deux heures de différence pour l’application des produits. La complémentarité, je vous assure, c’est super », fait constater Donatien Gnongon, tradi-thérapeute, missionnaire pastoral depuis 1996. Il mène des recherches depuis son installation à Natitingou sur les vertus des plantes qu’il applique aux maux et rassure que le résultat est extraordinaire.

Faisant remarquer que les ministères de santé des gouvernements mondiaux ont déjà homologué, accepté, avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) que la santé moderne et traditionnelle se complètent, le pasteur souhaite que le mécanisme de collaboration soit réactivé. Il a affirmé que ladite collaboration n’est plus à penser, elle l’est déjà et mise en vigueur, sauf que ça traine. « Il faut que nos gouvernants comprennent que ça traine et qu’on ne doit pas liquider, brader l’intérêt du plus grand nombre. En toute sincérité, je remercie beaucoup le gouvernement de notre président Patrice Talon qui est en train de mettre en place les jalons nécessaires. Mais je prie que cela ne stagne pas », confie Donatien Gnongon.

Aux tradi-thérapeutes, dit-il, le ministère de la Santé partage des registres et régulièrement il y a des formations à leur profit pour se mettre à jour avec le niveau de progression dans la médecine. Ces registres sont partagés, témoigne le missionnaire pour que de temps en temps, il y ait des suivis pour voir comment les tradi-thérapeutes prennent en compte les malades ou pour apprécier les cas de maladie qu’ils reçoivent et comment ils les traitent. « Le gouvernement de Patrice Talon est en train de faire des efforts colossaux pour que la collaboration devienne réalité. Je prie que ça ne traine pas », a insisté Donatien Gnongon.

Il a expérimenté et remarqué qu’il y a des virus sur lesquels l’effet des médicaments tarde à agir, mais une fois que ce champ de résistance reçoit les produits phytosanitaires, le résultat est vite atteint. Le type de collaboration pourrait définir les modalités de référence d’un cas de l’hôpital vers la médecine traditionnelle et vis-versa. Donatien G. suggère qu’avec le système envisagé par le gouvernement, la confiance à certains d’entre les tradi-thérapeutes puisque la finalité c’est de sauver des vies et non de les laisser retourner en famille parce que l’hôpital n’en peut plus, obligeant les parents à dépenser toute une fortune sans satisfaction. Pour avoir souffert des années de maladies, il garde à l’esprit les vertus des plantes qui ont été utilisées pour sa guérison. Les plantes ont parachevé les efforts inachevés des hôpitaux, dit-il.   

Qualité des produits, une certitude 

Il conseille de faire recours aux plantes, pour renforcer les produits pharmaceutiques. Elles sont bien disponibles et à la portée des hommes qui n’y attachent pas d’importance. « Dans les villages, le paysan est en train de mourir sous l’arbre à pharmacie et il se plaint de n’avoir pas les moyens pour aller à l’hôpital. Il y a des herbes qu’on sarcle au champ parce qu’elles nous dérangent, mais il suffit de chercher une seule variété, préparer et boire matin et soir pour ne plus jamais tenter d’aller à l’hôpital », a-t-il affirmé.

Un effort se fait grâce à la formation, indique Mahafouz Baparapé pour assurer une bonne qualité des produits afin d’éviter le procès souvent fait aux tradi-thérapeutes. Les autorités en charge de la santé ont un regard dans la médecine traditionnelle dont les acteurs sont formés et recyclés pour sortir des produits phares. La loi n°2020-37 du 03 février 2020 portant protection de la santé des personnes en République du Bénin dispose en la matière. La formation prend en compte la mise en bouteille des produits pour qu’ils gardent toutes leurs propriétés, comment composer des produits sans effets secondaires, le mode de consommation ... « Tout s’apprend au cours des formations et je pense que cela nous aide à avoir de bons résultats si on s’associe avec les acteurs de la santé », détaille Mahafouz.

Il félicite les autorités qui travaillent à rapprocher les deux médecines par la formation et sensibilisation sur les lois en vigueur au Bénin et la visite récurrente des structures de la direction nationale de la santé publique au niveau des centres de fabrication des produits phytosanitaires pour s’enquérir des modes de production, l’efficacité et la posologie des produits...

Baparapé constate que des besoins en matériel ainsi que des appuis sont attendus des autorités pour soulager les patients que les centres traditionnels accueillent lorsque l’hôpital les rejette. Il en a accueilli trois cas au moins à Natitingou dont il s’en est occupé avec l’assistance d’un aide-soignant.

 

dimanche 23 mars 2025

Sensibilisation sur l'importance de la préservation des forêts

Célébration de la journée internationale des forêts édition 2025

L’inspection forestière de l’Atacora sensibilise populations et apprenants au Ceg Oroukayo

Le Chef de l’Inspection forestière de l’Atacora, le lieutenant-colonel Mathias AFFOUKOU et ses agents ont célébré la journée internationale des forêts au Collège d’enseignement général Oroukayo à Kouandé le vendredi 21 mars 2025. L’événement a mobilisé les populations de la commune, les apprenants et les autorités politico-administratives. Un moment de sensibilisation sur les bienfaits et l’intérêt à préserver ces ressources naturelles qui procurent l’alimentation à la population.

« Depuis 2012 et encore aujourd’hui, nous célébrons nos forêts, véritables trésors qui régulent le climat, protègent le sol et soutiennent la communauté. Face à cela et les enjeux environnementaux, il est impératif d’adapter des pratiques de gestion durable et de promouvoir l’agroforesterie, de renforcer les politiques de conservation. Nous devons encourager les comportements écocitoyens tels que le reboisement, la lutte contre les feux de végétation, la réduction de la consommation du bois énergie », a expliqué Mathias AFFOUKOU, Chef d’Inspection forestière de l’Atacora. La célébration de la journée internationale des forêts, soutient il est une opportunité pour rappeler que les forêts sont les biens plus qu’une simple ressource naturelle. Elles sont des services écosystémiques complexes indispensables à la vie sur terre parmi lesquels on peut citer la régulation du climat, la protection des eaux et des sols, le maintien de la biodiversité et le soutien au moyen de subsistance des populations locales, a ajouté le Chef d’inspection forestière.  

S’adressant aux populations, constituées de parents d’élèves, d’élèves et des enseignants, Mathias AFFOUKOU compte sur l’engagement collectif et individuel pour assurer la protection des forêts. « En cette journée solennelle, chers enfants, engageons-nous ensemble, collectivement à protéger et restaurer nos ressources. Faisons de nos enfants des ambassadeurs d’un avenir plus vert, en leur transmettant des valeurs respectueuses de l’environnement et de gestion durable de nos ressources naturelles. Je reste persuadé qu’ensemble nous pouvons relever le défi et inverser la tendance », a-t-il exhorté. Il a rappelé que l’Atacora est un département où constituent les principales destinations touristiques du Bénin à travers une variété de potentialité.

Il cite le panorama et l’habitat, les Tatas, le paysage montagneux, les cascades (Kota, Tanougou), le parc national de la Pendjari et ses deux zones cynégétiques, les forêts classées de Birni, de Kouandé, de la Mékrou, la forêt classée de l’Alibori supérieur, le périmètre de reboisement de Natitingou et beaucoup de plantations privées. A cela s’ajoute un réseau hydrographique formidable, selon le CIF. Il fait constater que ces ressources sont actuellement très menacées par des actions anthropiques telles que le surpâturage, le braconnage, les feux de végétation, l’exploitation forestière et agricole…

Consécration d’Enfants ambassadeurs des forêts

Les manifestations de cette journée ont été marquées par deux initiatives. La consécration d’Enfants ambassadeurs des forêts par Abdoulaye AFFO, secrétaire général du département représentant le préfet de l’Atacora et la mise en terre de quarante-trois plants, toutes espèces confondues. Par cette consécration, le Ceg Oroukayo est devenu un collège ambassade verte pilote du département de l’Atacora. Une initiative saluée par Didier Kouandé-Sounon, maire de Kouandé. Il a rassuré que l’administration de l’établissement et les apprenants ne laisseront pas les plants ainsi mis en terre mourir. Il encourage les populations à considérer que le monde traverse les changements climatiques et à ce titre, chaque population doit travailler pour être résiliente. Cela ne peut pas se faire sans l’implication des enfants qui constitue la relève. En les éduquant à planter et entretenir des arbres, le Bénin est sûr de garantir une planète meilleure pour les générations futures, selon le maire de Kouandé.

Le secrétaire général du département souligne que les Nations Unies ont déclaré la période 2021-2030 comme la décennie pour la restauration des écosystèmes. L’initiative vise à inverser la tendance en favorisant la restauration des écosystèmes dégradés, la conservation des forêts existantes et la promotion de pratiques agroforestières durable, selon le représentant du préfet de l’Atacora. Il fait constater que le Bénin à l’instar de nombreux pays du monde fait face à des défis environnementaux majeurs. « Nos forêts, véritables pouvons verts de notre planète subissent des assauts du déboisement, des changements climatiques et de l’exploitation abusive. Face à cela, nous n’avons qu’une seule option, celle d’agir ensemble et dès maintenant », exhorte Abdoulaye AFFO.

 



lundi 13 mai 2019

Nouveaux combats

L'enjeu actuel de la protection de l'environnement nécessite que chacun des citoyens s'investisse. Aucun combat ne sera de trop pour combattre ces pollutions grandissantes, qui caractérisent le pays.

jeudi 14 mars 2019

CONFLICTUEL: La gent féminine appelle à une ville sans sachet p...

CONFLICTUEL: La gent féminine appelle à une ville sans sachet p...: quelques sacs de sachets extirpés des ruelles  Plusieurs associations et mouvements de femmes se sont mobilisés ce samedi 9 mars, au...

La gent féminine appelle à une ville sans sachet plastique


quelques sacs de sachets extirpés des ruelles 
Plusieurs associations et mouvements de femmes se sont mobilisés ce samedi 9 mars, au lendemain  de la Journée internationale de la femme édition 2019 pour la cause de l’environnement. A la faveur du septième Eco running, initiative de l’association Engagement et action sociale qui combat les sachets plastiques au Bénin, les femmes ont ramassé plusieurs sacs de ce déchet dans les ruelles du dixième arrondissement de Cotonou.