lundi 15 août 2016

Vision 90.90.90. pour la prise en charge des personnes vivant avec le VIh Sida: le Bénin traîne le pas

Prise  en charge sanitaire des personnes vivant avec le Vih/Sida
Ceradis Ong fait un constat alarmant et interpelle le gouvernement
(La responsabilité de l’Etat engagée pour atteindre la vision 90.90.90. à l’horizon 2020)
Les difficultés que rencontrent les personnes vivant avec le Vih/Sida sur les sites de prise en charge sanitaire préoccupent le Centre de réflexion et d’action pour le développement intégré et la solidarité (Ceradis Ong). Au cours d’une conférence de presse animée par le directeur exécutif de cette Ong en collaboration avec l’Alliance nationale pour la santé, il a été démontré que la prise en charge des personnes vivant avec le Vih/Sida bat de l’aile au Bénin.Et d’attirer l’attention du gouvernement sur les engagements pris pour l’atteinte de la vision 90.90.90. L’Infosec de Cotonou a servi de cadre à cette rencontre le mercredi 10 août 2016.

« Dysfonctionnements relevés par l’Observatoire de veille pour l’accès aux services de santé en matière de Sida (Ovas) : contribution de la société civile au Bénin ». C’est sur cette thématique que le directeur exécutif du Centre de réflexion et d’action pour le développement intégré et la solidarité (Ceradis Ong) et le coordonnateur de l’Alliance nationale pour la santé ont entretenu les professionnels des médias. Il s’agit d’un cri de cœur des acteurs de la société civile sur l’état des lieux très désastreux des sites de prise en charge des personnes vivant avec le Vih/Sida. « La prise en charge médicale des personnes vivant avec le Vih/Sida pose toujours de véritables problèmes sur lesquels il urge d’attirer l’attention des décideurs politiques », indique Dr Nourou Adjibadé pour planter le décor. Le Bénin devra réaliser la vision 90.90.90. Celle-ci recommande : à l’horizon 2020, 90% des personnes vivant avec le Vih/Sida devront connaitre leur statut sérologique. A l’horizon 2020, 90% de toutes les personnes infectées par le Vih dépistées devraient recevoir un traitement antirétroviral durable. Enfin à l’horizon 2020, 90% des personnes recevant un traitement antirétroviral devraient avoir une charge virale durablement supprimée. « Un objectif ambitieux de traitement pour mettre fin à l’épidémie du sida », comme le remarque Dr Nourou Adjibadé. « Malheureusement, la majorité des patients des sites de prise en charge éprouve d’énormes difficultés pour accéder à cet examen », se désole-t-il. 
Face à la statistique des séropositifs, des actions urgentes
Au Bénin, d’après les projections du Programme national de lutte contre le sida, 79.000 Béninois sont actuellement séropositifs et ignorent leur statut. D’ici 2020, et selon la vision 90.90.90., 71.100, soit 90% de séropositifs devront être dépistés mais 40.000 soit un taux légèrement supérieur à 50%. Des 63.990 personnes à mettre sous traitement antirétroviraux parmi les personnes dépistées, le Bénin est à 34.525 soit un peu moins de 54% de la cible à atteindre. Enfin, 57.593 personnes sous Arv devraient avoir une charge virale négative, soit 90% des 63.990. « Un gap de 83% est à combler impérativement d’ici cinq ans », note Dr Nourou Adjibadé qui constate qu’en décembre 2015, seulement 4.000 des personnes avaient une charge virale indétectable, soit 6%.  
Des propositions pour améliorer la prise en charge des PvVih/Sida
L’inexistence de matériels par endroit dans les départements. L’appareil de numération des lymphocytes Cd4 en panne ou non fonctionnel des années. Pénurie d’acteurs qualifiés de prise en charge, insuffisance d’information à l’endroit des acteurs des sites, faible taux de réalisation des charges virales …. Face à cette situation, approuvée par le coordonnateur adjoint du Pnls Dr Bachabi Moussa qui reconnait que des efforts sont faits, le directeur exécutif de Ceradis Ong Dr Nourou Adjibadé et le coordonnateur de l’Alliance nationale pour la santé, Arsène Adiffon suggèrent au gouvernement de prendre toutes les mesures idoines pour permettre une absorption des ressources car « la non absorption des  fonds fait courir le risque de réduction de l’impact potentiel sur les programmes de lutte contre le sida et pour les populations qui en bénéficient », déclare Dr Nourou Adjibadé. Les conférenciers recommandent la nécessité d’une implication politique plus forte, d’augmenter le nombre d’appareils dans les départements et surtout doter ceux qui n’en possèdent pas encore ; la définition de façon claire des procédures de récupération des résultats ; de vulgariser les circuits de demande de la charge virale et les normes de prise en charge ; le suivi rigoureux des conclusions de l’atelier organisé par le Cnco en janvier 2016 avec l’appui du Fonds mondial….. Il faut souligner que l’implication du président Patrice Talon est une exigence des membres de la société civile pour une lutte accrue contre le Vih/Sida.
Alexis METON article publié dans le quotidien L'INFORMATEUR du mardi 16 août 2016

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire